"Sound of freedom"

Sur une île paradisiaque, des enfants chantonnent une comptine, en jouant à des jeux innocents. Ils viennent d’échapper aux griffes d’un atroce trafic qui génère 150 milliards de dollars par an. Ils doivent leur salut à l’engagement sans faille d’un homme de foi. L’agent spécial Tim Ballard aura risqué sa vie, pour entendre le son de la liberté, le son de la plus chère des libertés : le souffle des enfants de Dieu qui crient à la pureté, au respect de leurs corps, à l’amour de leurs âmes. Devant l’écran de cinéma, qui relate leur histoire, les larmes perlent aux coins des yeux et une interrogation nous obsède : « Qu’avons-nous fait pour les autres ? Avons-nous déjà risqué notre tranquillité pour eux ? » C’est d’ailleurs la seule question que Dieu nous posera au seuil du paradis. Peut-être répondrons-nous que nous avons prié avec ferveur pour les victimes des perversités de toutes sortes, lors de prières universelles inspirées ou de veillées enflammées... Mais Jésus rétorquera sans détour : « Ce n’est pas en me disant : « Seigneur, Seigneur », qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. »[1] Si la prière n’est pas suivie des faits, quelle en est la valeur ? Il ne s’agirait pas qu’elle devienne l’occasion de nous défausser de nos responsabilités et de nous acheter une bonne conscience par de simples vœux pieux. « Au soir de cette vie, nous serons jugés sur l’amour. » Par ces mots, Saint-Jean-de-la-Croix nous ramène au centre névralgique de notre vie : « Que faisons-nous pour les autres ? » Une question à laquelle nous ne pouvons-nous dérober et à la réponse de laquelle les incroyants nous font parfois la leçon. Ils sont nombreux à s’être portés au secours des autres, à les avoir nourris, à les avoir abreuvés, à les avoir vêtus, à les avoir visités en prison ou sur leurs lits de souffrance et de solitude. Et pourtant, jamais ils ne l’ont fait au nom de la foi, jamais ils ne l’ont fait consciemment pour Dieu... Ils l’ont simplement fait. Ils l’ont simplement fait par pure humanité. Aux félicitations du Divin Juge, ils répondront tout étonnés : « Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir ; assoiffé et de te désaltérer ; étranger et de t’accueillir ; nu et de te vêtir ; malade ou prisonnier et de venir te voir ? »[2] Ils n’attendaient aucune récompense de leur altruisme, pas même le Paradis. Et voilà que ses portes s’ouvrent aux âmes de bonne volonté, qui n’auront pas ménagé leurs forces et qui auront même risqué leur vie, pour sauver celle des autres et jusqu’à celle d’inconnus. Alors se révèle le visage de Dieu et se dessine son royaume dès ici-bas. De là résonne un chant, qui tient en un simple refrain : « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »[3]... Un simple refrain il est vrai, mais qui, seul, permet d’entendre le son de la liberté qu’offrent les enfants de Dieu.

Père Raphaël Prouteau

 

[1] Mt. 7, 21.

[2] Mt. 25, 37-39.

[3] Jn. 15-13.

 

 

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