Chers paroissiens, 

Le père Pacôme, fatigué par son travail intellectuel, est toujours au repos. 

Nous l’assurons de notre amitié et de nos prières. 

Père Raphaël, Père Yves

Une question d'amitié

« Seigneur, si tu avais été ici… » Amies de Jésus, Marthe et Marie lui doivent la vérité. Elles lui en veulent terriblement d’avoir tardé à venir et d’avoir laissé la nature faire son œuvre de mort. Leur frère n’est plus et, depuis quatre jours déjà, elles sont inconsolables. Elles se sentent trahies par celui qui prétendait les aimer. Pourquoi n’a-t-il pas répondu à leur appel ? « Nul n’est prophète en son pays », a dit Jésus. Il faut donc croire qu’il est plus enclin à exaucer la prière des inconnus, comme celle du Centurion pour qui il était prêt à se rendre au chevet de son esclave, plutôt que celle de ses proches. Plus tard, sainte Thérèse d’Avila osera dire : « Seigneur, ne t’étonne pas d’avoir si peu d’amis, quand on voit comment tu traites les tiens ! » Pour réagir ainsi, Marthe et Marie manqueraient-elles de foi ? A Jésus qui évoque la résurrection des morts, Marthe répond que ce n’est pas le sujet. Elle y croit déjà, mais à quoi bon ? Tout ce qu’elle réclamait, c’était un peu d’humanité et le privilège d’une guérison miraculeuse… « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Pourquoi Dieu ne sauve-t-il pas ses fidèles ? Si la foi était la clef de l’immortalité, il est fort à parier que le monde entier croirait. Si la foi était la fontaine de jouvence qui évite de subir les affres du temps, le succès de la religion serait garanti. Mais il n’en est rien… Puisque l’amitié avec le Christ ne nous permet pas d’échapper à la condition humaine, avec son cortège d’inquiétudes, de pleurs, de souffrances et jusqu’à connaitre la mort, pourquoi devrions-nous nous échiner à lui être fidèles ? Après tout, Jésus ne se gêne pas pour répondre par le silence à nos appels les plus pressants… « Seigneur, si tu avais été ici… » « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » Nous sommes arrivés à un point de rupture, qui pourrait faire basculer toute une vie. Marthe et Marie croient en Dieu. Elles voient en Jésus le Messie, celui que Dieu exauce toujours. Elles croient en lui, mais elles doutent… Pourquoi Jésus n’était-il pas là au bon moment ? Que vaut l’amitié, quand elle fait défaut à l’instant le plus crucial d’une vie ? Elles ne peuvent s’empêcher de se demander : « nous aime-t-il suffisamment ? Nous aime-t-il vraiment ? » Et Jésus pleure… Il a conscience que le miracle, qu’il s’apprête à faire, n’aura qu’un temps. Il ressuscitera Lazare, par amitié et comme signe de la vie éternelle qu’il révèle à ceux croient en lui. Mais il n’est pas d’immortel ici-bas. Il faudra bien accepter, un jour ou l’autre, de partir ; il faudra bien accepter, un jour ou l’autre, de laisser partir l’être aimé. Nous voudrions que la vie sur Terre soit tout autre, mais la réalité est ce qu’elle est, aussi cruelle soit-elle. Jésus comprend que nous attendons de lui que la vie sur Terre soit un jardin d’Eden, mais il n’en est rien. Au nom même de l’amitié qu’il nous porte, il ne veut pas nous entretenir dans l’illusion. Il sait alors qu’il décevra terriblement, mais il nous doit la vérité, même si elle nous fait mal : « toute vie doit finir (…) Vous voyez les sages mourir. Comme le fou et l’insensé ils périssent, laissant à d’autres leur fortune. » (Ps. 48, 10-11). Il nous encourage donc à ne pas mettre toute notre espérance en cette vie seulement. Il ne veut en aucun cas entretenir le désir de fuir la réalité, il résiste à la chimère des paradis artificiels. Par la foi, il nous invite à nous projeter dans l’éternité, comme le prolongement de ce que nous aurons vécu sur Terre et son accomplissement. Une seule question prévaut ici : Sommes-nous fiers de notre manière de vivre ? Serions-nous prêts à vivre de la sorte pour l’éternité ? Une question que Jésus se doit de nous poser au nom de son amitié pour nous.

                                                                                 Père Raphaël Prouteau
 

Evènement sur la paroisse ! 

La Compagnie Le Saut du Tremplin présente

un chemin de croix artistique, d'après Paul Claudel :

VERS LA CROIX

Samedi 1er avril à 20h30 à l'église de Cernay

 

Une mini-homélie pour aujourd'hui

4 août SJMV


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